A propos du projet de loi sur la taxation des transferts de sportifs professionnels.

Cédric Roussel, député des Alpes Maritimes de la 3ème cironscription nous explique dans une vidéo postée le 7 décembre 2017 que taxer les transferts de sportifs professionnels serait une fausse bonne idée. «Quand on rentre dans le détail économique, juridique et également financier »« C’est une fausse bonne idée »  mais surtout cela «pénaliserait l’économie… l’économie du sport ».
Laquelle ? L’économie des buvettes et autres loto organisés par les dirigeants associatifs des clubs sportifs amateurs ou celles des grands groupes industriels liés au sport professionnel ? Bien évidemment les grandes entreprises. Les pauvres !
C’est curieux que cette assertion « pénaliser les entreprises » soit toujours et exclusivement lié aux entreprises.
Les ouvriers, les chômeurs (sauf pour les traiter de fraudeur), ou les « fameux » indépendants (ces précaires qui n’ont pas d’autres choix que d’essayer de créer leur activité) ne sont jamais pénalisés.
« Comme tous les français je suis amoureux du sport, des valeurs du sport » nous dit-il, avec ses collègues d’’ajouter « Nous sommes ravis de participer à la discussion et comprenons l’objectif ». Ils sont même «solidaires pour contribuer au soutien du sport amateur ». C’est peu dire! On ne peut donc pas leur reprocher leur manque d’enthousiasme.

On pourrait s’imaginer que notre élu fasse de la politique, dans le sens noble du terme, c’est-à-dire faire justice. Pourtant, avant même d’en avoir débattu et porter publiquement le sujet, nous avons déjà droit à eu une fin de non-recevoir.
« C’est une fausse bonne idée »
« Au fil des auditions auxquelles j’ai pu participé » sans même savoir combien d’audition ? Qui était dans ces auditions ? Vous l’aurez compris, il ne fait pas bon discuter sous l’ère jupitérienne.

L’objectif est clair. Ne pas pénaliser la libre circulation, le marché! Les joueurs de foot professionnel c’est comme le CAC 40, de la marchandise qu’on bichonne au détriment du plus grand nombre.
Quelles seraient les conséquences réelles si l’on taxait vraiment ces transferts de joueurs de foot ? Même si l’on considère que taxer n’est pas suffisant. La taxe d’une manière générale n’entrave jamais le bon fonctionnement du capitalisme.
Car oui, le capitalisme a bien envahi notre quotidien et nos activités sportives.
L’argent pour l’argent serait donc la seule source de bonheur ?
A-t-il vraiment fallu attendre la marchandisation du sport pour que parents et enfants partagent ces moments de joie et de tristesse apporté tous les week-ends par le sport amateur ?

Ce qui est plus grave dans ses postures de politiciens, c’est le manque d’intérêt sincère et le manque de réflexion. Une paresse intellectuelle, sur un sujet beaucoup plus importante qu’il n’y paraît.
– Qui fera le sport de demain? Qui seront les sportifs de demain ? Qui seront les « Zidane », les « Thuram »?
Ce sont des garçons et des filles qui ont commencé le sport par passion ou par loisirs, dans un petit club amateur ou sur un terrain vague par manque d’équipements sportifs. Nous pourrions nous poser les mêmes questions et faire le même constat pour les activités culturelles.
C’est pour cela que si la politique c’est faire justice, il faut alors s’occuper du plus grand nombre. Avoir de l’ambition.
Comme pour l’ouvrier et sa force de travail (jamais pénalisé!) qui produit les biens et les marchandises tant adorées, c’est le football amateur, les parents, les bénévoles qui feront les grands joueurs de demain.
Que ça soit pour l’éducation, les services publics, la santé, ou encore pour la planification écologique, il faut engager une politique ambitieuse qui bénéficie à tous.

Je finirai par cette phrase de Maurice Kriegel-Varmond « L’investissement social est un investissement économique formidable ».

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